Dernièrement je suis parti redécouvrir la préfecture d’Aichi pendant quatre jours, préfecture que je connais déjà mais que j’aime bien explorer encore un peu plus. Je vous fais découvrir ça.
Au moment où j’écris ces lignes, j’ai visité 45 des 47 préfectures du Japon, seules Mie et Kochi manquent à l’appel, et il est donc de plus en plus rare de trouver des endroits où je ne suis pas encore allé, du moins dans les villes les plus connues, et pourtant j’y arrive encore et ce fut le cas durant mon dernier trip de quatre jours à Aichi.
J’ai été invité par la préfecture d’Aichi à venir visiter plusieurs villes de la préfecture et voir ce qu’elles pouvaient offrir et j’avoue que j’ai répondu positivement à la demande parce qu’il y avait des endroits que je ne connaissais pas encore et qui m’attiraient.
Aichi une préfecture souvent délaissée ?
De par sa localisation, à mi-chemin entre Tokyo et Kyoto mais aussi parce qu’elle est la porte d’accès de la route du Shoryudo (la route du dragon) et donc des préfectures de Nagano, Ishikawa, Gifu, … la ville de Nagoya (capitale de la préfecture d’Aichi) est souvent empruntée, notamment par les touristes étrangers, mais combien restent dans cette préfecture et prennent le temps de la visiter plus en profondeur ? Clairement bien moins que ceux qui explorent la Golden Route (qui part de Tokyo et va jusqu’à Hiroshima en passant par le Mont Fuji, Kyoto et Osaka et ignorant Nagoya et ses environs).
Et pourtant, outre Nagoya, il y a beaucoup de choses à voir dans cette préfecture du centre du Japon, qui est un lieu où les fleurons de l’industrie japonaise ont leurs quartiers généraux mais aussi berceau de plusieurs évènements forts de l’Histoire du Japon et même lieu de naissance de Iyeyasu Tokugawa (Shogun à l’origine de l’ère Edo).
Toyokawa et Gamagori, mise en bouche
Quand j’ai vu ces noms sur mon programme de visites, je me suis demandé de quelles villes il pouvait s’agir parce que je ne les connaissais pas et je n’en n’avais jamais entendu parler. Une fois sur place je me suis rendu compte que je ne devais pas être le seul à ne pas les connaître parce que je n’y ai pas croisé de touristes étrangers, seulement quelques Japonais qui venaient sur place pour voir quelques-uns des endroits les plus populaires auprès des autochtones.
Tout d’abord, j’ai commencé par le Toyokawa Inari Jinja et son millier de statues d’Inari, ce petit renard sacré que l’on voit dans de nombreux lieux de cultes au Japon. Quand je suis arrivé dans le sanctuaire, au début, je me suis dit qu’il ressemblait à beaucoup d’autres, un bâtiment principal et quelques Torii et puis c’est tout. Mais en faites il faut aller à l’arrière du lieu pour y découvrir son plus grand charme que sont ses statues de renards dont la disposition attire l’œil. La balade est calme, apaisante et le lieu relativement peu visité. J’ai aussi profité de ma présence sur place pour aller manger des Inarizushi, spécialité locale vendue dans les magasins en face du sanctuaire.
Puis est venu le temps d’aller au Gamagori Classic Hotel, dans la ville éponyme, pour le déjeuner qui s’annonce sous l’angle du « repas à la française », vraiment raffiné, avant d’aller visiter la petite ile de Takeshima et ses cinq petits sanctuaires. Un havre de paix !
Ensuite, en après-midi, après une cueillette de fraises (¥1.800 à volonté sans limite de temps) au Gamagori Orange Park, je me suis rendu au Laguna Ten Bosch (parc d’attractions et petit frère du célèbre Huis Ten Bosch à Sasebo – Nagasaki). Entre le célèbre Henna Na Hotel Lagune Ten Bosch et ses robots qui accueillent les clients, ses illuminations d’hiver magnifiques et ses différentes attractions, il y a de quoi se faire plaisir entre amis, en famille ou bien même en couple.
Pour la nuit j’ai dormi au ryokan Hiranoya, qui m’a surpris par sa beauté, ses Onsen et aussi son menu Halal pour les musulmans qui dorment sur place.
Sakushima et Okazaki, entre art et Histoire
Le lendemain matin j’ai pris le ferry à la découverte de Sakushima, plus grande ile de la préfecture d’Aichi, qui fait 2,5 fois la taille de Tokyo Disneyland et ne compte que 225 habitants. La particularité de cette ile ? Elle accueille des œuvres d’arts libre d’accès et sur lesquelles on peut s’amuser à prendre des photos originales, ce que j’ai bien évidemment fait. La balade sur l’île se fait relativement rapidement et les œuvres d’art offrent un beau cadre pour les photos.
Ensuite, je me suis rendu dans la ville d’Okazaki où est né Tokugawa. Une visite du château était donc un incontournable. Dans la préfecture d’Aichi il y a plusieurs châteaux et les plus connus des touristes étrangers sont celui d’Inuyama (qui est un des douze châteaux d’origine) et celui de Nagoya. Personnellement, je trouve que celui d’Okazaki vaut plus le détour que celui de Nagoya (les deux sont des reconstructions). Sur place j’ai pu y voir une performance de Samouraï et tester une (reproduction) d’armure d’époque pour une séance photos.
Ensuite, je suis allé visiter Kakuyu Haccho Miso, une entreprise qui fabrique de la Miso avec des procédés d’époque. La Miso de la préfecture d’Aichi est réputée pour son goût plus subtile et prononcé et vu que j’adore la Miso, je me suis fait plaisir et j’en ai acheté près d’un kilo sur place.
Sous le signe de Totoro et du Hadaka Matsuri
Pour le troisième jour du voyage, j’ai eu l’opportunité de voir deux choses que je voulais absolument voir et que je n’avais pas encore l’occasion de voir.
Tout a commencé le matin lorsque j’ai pris le train Linimo pour aller visiter « Satsuki to Mie no Ie » la maison de Satsuki et Mie dans le célèbre film Totoro du studio Ghibli ! La reproduction est vraiment conforme au chef d’œuvre de Hayao Miyazaki et la visite, même courte (30 minutes seulement et réglementée, comme pour le musée Ghibli à Tokyo), est vraiment sympa. On ne peut prendre des photos que de l’extérieur mais on voit tellement de détails à l’intérieur qu’on a l’impression d’être projeté dans le film.
L’après-midi, je me suis rendu dans la ville d’Inazawa pour aller voir (enfin) le Konomiya Hadaka Matsuri, ce célèbre festival où des Japonais (et aussi quelques étrangers) paradent presque nus (en Fundoshi, le caleçon traditionnel) bravant le froid hivernal et recevant, en pleine figure, de l’eau froide lors du rituel. Ce Matsuri est vraiment impressionnant à voir et j’ai adoré cette expérience, l’une de mes préférées de ce trip dans la préfecture d’Aichi.
Terminer par Nagoya, pour les souvenirs
Pour le dernier jour du voyage, j’ai visité Arimatsu, en matinée, une ancienne station de la célèbre route du Tokaido (qui reliait Tokyo à Kyoto à l’ère Edo). Là-bas, outre les maisons d’époque (des Kura, entrepôts) j’ai pu m’essayer à la spécialité locale qui est la teinture Arimatsu Shibori. Ce ne fut pas facile du tout mais tellement intéressant surtout avec la petite dame de 85 ans qui m’a enseigné cette technique.
Ensuite, je suis retourné à Nagoya pour aller faire un tour à Oasis 21 et Osu Kannon pour acheter quelques Omiyage dans l’arcade marchande avoisinante. Mon trip de quatre jours dans la préfecture d’Aichi se terminait ainsi et j’étais satisfait parce que j’avais visité plusieurs endroits que je ne connaissais pas encore.
Ce trip dans la préfecture d’Aichi m’a donc permis de découvrir de nouveaux endroits mais aussi de tester de nouvelles expériences. Comme quoi, même lorsque l’on a visité beaucoup d’endroits il reste toujours d’autres choses à découvrir et tester. Le voyage et les découvertes ne s’arrêtent jamais.