Journal d’un confiné au Japon : jour 1

Aala 8 avril 2020 6
Journal d’un confiné au Japon : jour 1

Avec la propagation de la maladie Covid-19 au Japon, il était plus que prévisible que des mesures de confinement allaient être prises et elles l’ont été depuis hier soir. Voici le récit de ma première journée de confiné au Japon à cause du nouveau coronavirus.

Coronavirus, Covid-19, nouveau coronavirus … certainement les termes qu’on entend le plus ces temps-ci, de partout sur la planète ! Jusqu’ici, je n’en ai jamais parlé sur ce blog Japon parce que j’estime que ce n’est pas mon rôle, étant donné que je ne suis pas un spécialiste et que je ne veux pas diffuser de mauvaises informations. Mais à partir d’aujourd’hui, je ne vais pas parler du nouveau coronavirus mais du “confinement” qui vient de commencer au Japon. Je vais donc publier une sorte de journal du confinement pour partager mon expérience au pays du Soleil-Levant avec vous.

Confinement” au Japon ? Il était temps ?

Depuis l’annonce faites par le premier ministre japonais, Shinzo Abe, hier soir, j’entends et je lis beaucoup de gens dire “Ah bah il était temps” ? Temps de quoi ? Que le confinement soit instauré au Japon ? Et on me demande souvent mon avis sur le sujet, alors le voici : je ne sais pas !

Oui, je ne sais pas s’il était temps, s’il était nécessaire ou pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne dispose pas de toutes les informations nécessaires à une telle prise de décision et que je ne suis pas spécialiste, donc je ne peux pas m’exprimer sur le sujet.

Et puis, il y a l’autre aspect, celui qui concerne le confinement lui-même. Au Japon, il n’est pas possible d’instaurer un confinement forcé de la population, c’est illégal, au contraire de ce qui se fait à l’heure actuelle en France, par exemple. Donc il a été demandé à la population de 7 préfectures au Japon (Tokyo, Chiba – où je vis, Kanagawa, Saitama, Osaka, Hyogo et Fukuoka) de limiter au maximum, les sorties à l’extérieur pour un mois, jusqu’au 6 mai 2020 inclus (fin de la golden week au Japon). Cette demande est faite via l’état d’urgence et si vous voulez en savoir plus sur le sujet, c’est par ici.

C’est donc dans ce contexte là, qu’aujourd’hui j’ai vécu ma première journée de cet état d’urgence au Japon, en confinement à la maison.

Confinement au Japon : la mise en place

Cela faisait maintenant quelques jours qu’on se préparait à l’annonce de l’état d’urgence au Japon et qu’on nous demande de rester à la maison. Le “on” c’est ma femme et moi. On avait fait quelques achats, au cas où, de certains produits (riz, pâtes, farine, beurre, lessive, …) depuis un moment et on avait planifié le confinement en fonction de plusieurs scénarios possibles.

Ma femme travaille dans une grande entreprise japonaise d’import-export, au service administratif, tandis que moi, mon travail au Japon, se fait essentiellement à la maison. On a un enfant en bas âge qui était censé entrer à la maternelle à compter de la mi-avril 2020. On savait donc qu’il pouvait y avoir certaines contraintes qui dépendraient des décisions de l’entreprise de ma femme et de l’école maternelle, puisque pour moi, je peux travailler à la maison d’où j’écris ces lignes.

Finalement, c’est dans la journée d’hier, mardi 7 avril 2020, que tout s’est décanté et qu’on savait à quoi s’attendre et comment on allait faire face à la décision, suite à l’annonce de l’état d’urgence faites par Shinzo Abe, premier ministre du Japon, mais aussi les décisions prises par l’école maternelle de mon enfant et l’entreprise de ma femme.

L’entreprise de ma femme ayant une activité considérée comme essentielle, elle reste ouverte! Elle a décidé de permettre aux employés “non indispensables” au fonctionnement minimum de l’entreprise de rester chez eux tout en étant payé et sans travailler. Toutefois ma femme, travaille dans un des services vital de l’entreprise et devra donc continuer à aller au travail pendant cette période d’état d’urgence.

L’école maternelle de mon enfant a, elle, décidé de fermer ses portes et de reporter la rentrée au mois de mai 2020, après l’état d’urgence. Toutefois, le service de garderie reste lui ouvert et on est libre d’y déposer bébé tous les jours, comme on le faisait jusque là.

Avec tous ces éléments pris en compte, on a simplement décidé que ma femme irait donc à son travail et que moi je resterai à la maison avec bébé pendant l’état d’urgence à Tokyo. On pourrait déposer bébé à la garderie, mais ce serait augmenter les risques pour rien, puisque d’autres parents eux aussi déposeront leurs enfants là-bas.

C’est donc sous ces conditions que notre famille va vivre cet état d’urgence au Japon.

Confinement au Japon : jour 1 – à la maison avec bébé

Ce matin, madame s’est réveillée, préparée et est allée, comme d’habitude au travail. Sauf que cette fois-ci, elle n’a pas emmené bébé avec elle pour le déposer à la garderie en chemin. Non, cette fois-ci bébé est resté avec moi à la maison pour notre première journée de confinement sous l’état d’urgence.

Bébé et moi on a donc passé la journée ensemble, à la maison, comme on l’a déjà fait auparavant. Habituellement, quand je suis seul, je peux travailler à mon rythme, manger quand la faim vient et être totalement libre de mon emploi du temps. Mais là il m’a fallu me calquer à 100% sur celui de bébé et laissez-moi vous dire que je n’ai pas été très productif, si ce n’est pour construire des circuits de trains pour que bébé s’amuse avec.

Entre les repas à préparer et manger, la vaisselle à faire, le ménage, les moments à jouer avec bébé, les incursions de ce même bébé dans mon bureau (dont la porte est en permanence ouverte et donne directement sur l’espace où il joue) pour me poser des questions, par simple curiosité ou me parler, on va pouvoir aisément dire que je n’ai pas eu plus de 3 heures en cumulé, en comptant les 2 heures de sieste de bébé, pour me concentrer sur mon travail.Heureusement maman n’est pas rentrée trop tard (vers 18H30) et je vais donc pouvoir bosser un peu en soirée, surtout une fois que bébé fera dodo.

En attendant, cette première journée à la maison pendant l’état d’urgence au Japon, même si elle ne fut pas des plus productives, fut une bonne journée où j’ai pu passer du temps avec mon enfant. On a rigolé, on a joué, il a eu peur de l’ombre de son camion qui avait l’apparence d’un démon à cornes, … on a passé de bons moments ensemble et ça, au final, c’est le plus important à mes yeux.

Demain est un autre jour, le deuxième jour en état d’urgence au Japon. Madame a pris une journée de congé et elle sera avec bébé et moi à la maison. Je pourrais travailler un peu plus et surtout essayer de profiter des ces instants précieux avec eux.

Et voilà, il est minuit au moment même où je termine l’écriture de ces quelques lignes sur ma première journée de confinement au Japon, pendant l’état d’urgence. Je vais essayer de continuer ce petit “journal du confinement” pour partager avec vous comment cela se passe au pays du Soleil-Levant et pour nous. Sur ce, je vous souhaite plein de belles choses et surtout la santé en ces temps difficiles pour tous.

6 Comments »

  1. Stela 8 avril 2020 at 16 h 11 min - Reply

    Bon courage pour ce confinement ! Vous avez bien raison de prendre le côté positif : les instants en famille ❣️

    • Aala 8 avril 2020 at 16 h 17 min - Reply

      Merci beaucoup Stella. Toi aussi courage et profite des bons moments.

  2. Aurélie 8 avril 2020 at 16 h 25 min - Reply

    Merci pour ce journal de loin. Les gens sont ils plus disciplinés qu’en France en ce qui concerne les courses ?
    Ici nous ne trouvons plus de farine, et pour avoir du pain de mie il faut se lever tôt.

    • Aala 8 avril 2020 at 17 h 09 min - Reply

      Il y a de tout, comme en France. Tu as des magasins qui sont dévalisés et d’autres non. Tu as des clients polis et d’autres très agressifs.

  3. Christ_off 8 avril 2020 at 16 h 27 min - Reply

    Bonjour
    Bon courage !
    Pas de télétravail pour Madame
    Je sais que ce n’est pas courant au Japon …

    • Aala 8 avril 2020 at 17 h 10 min - Reply

      Merci beaucoup l’ami. Et oui; ce n’est pas si répandu que cela et on va devoir faire avec.

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