Kiki la petite sorcière

Nicolas 19 juillet 2016 3
Kiki la petite sorcière

Hayao Miyazaki nous l’a présenté en 1989, Kiki la petite sorcière est un film du studio Ghibli alliant la fraîcheur de l’histoire à des paysages somptueux.

Synopsis

Kiki, une jeune sorcière, vient de fêter ses 13 ans. Selon la tradition, elle doit partir dans une ville, loin des siens, qui n’héberge actuellement pas de sorcière. C’est avec Jiji, son chat, qu’elle s’envole sur son balai vers la ville qui deviendra son foyer et où elle va démarrer un service de livraison. Kiki sera confrontée à bien des problèmes, l’intégration n’est pas chose aisée et la solitude peut peser. Mais il faudra bien que notre héroïne devienne indépendante pour survivre, comment s’y prendra-telle ? Quelles épreuves devra-t-elle surmonter ?

Kiki la petite sorcière, son origine

Le nom japonais du film ( 魔女の宅急便- Majo no takkyūbin ) ne signifie pas « Kiki la petite sorcière » mais plutôt « Le service de livraison de la sorcière » . De nos jours, le Takkyubin est un moyen d’envoyer vos bagages à travers tout le Japon afin de ne pas s’en encombrer pendant votre déplacement. On comprend mieux ce qu’il va se passer dans le film grâce au nom originel plutôt qu’avec le nom français. Ce n’est pas la première fois que la traduction est approximative, c’est également le cas pour le Royaume des chats, son titre japonais se traduisait par « La gratitude des chats ».
Au départ, Hayao Miyazaki ne devait pas être le réalisateur de ce film. Néanmoins, malgré les réussites qu’ont été Le Tombeau des lucioles et Mon voisin Totoro, le Studio Ghibli a besoin d’argent et ne doit pas subir d’échec. Le réalisateur de départ, Sunao Katabuchi, a été remplacé car le scénario fut jugé trop éloigné de l’histoire de base. En effet, le film est une adaptation d’un livre japonais éponyme, écrit par Eiko Kadono, relatant une histoire visant un public jeune et féminin.

Une quête identitaire

Une nouvelle fois, nous suivons une jeune fille qui cherche sa voie. A la différence de Mon Voisin Totoro, Kiki connaît la campagne mais décide d’habiter dans une grande ville portuaire et à l’inverse du Voyage de Chihiro, la jeune sorcière débute dans un univers magique et s’établit dans une ville ordinaire. La jeune Kiki commence son aventure dans une bourgade inconnue avec pour seul ami un chat noir, de plus, elle n’a aucun don particulier à proposer. Autant dire que les débuts sont difficiles ! Néanmoins elle rencontrera une dame charmante qui l’hébergera et lui permettra de lancer son commerce. Kiki doit découvrir ses propres capacités et, grâce à celles-ci, gagner de l’argent. C’est à ce moment qu’elle se rend compte que tout ne sera pas idyllique. Le film nous apprend à chérir notre famille et nos amis, ce sont eux qui nous permettent d’avancer, l’entraide est ce qu’il y a de plus important, nous ne pouvons pas vivre sans d’autres personnes à nos côtés. A plusieurs reprises Kiki est « sauvée » par un autre personnage : Osono la boulangère lui offre un toit ou bien encore le jeune Tombo qui lui permet de s’intégrer parmi les autres enfants.
La persévérance et la motivation sont aussi deux qualités inestimables présentes dans le film, un peu comme dans Arrietty. La jeune fille doit faire face à une multitude d’épreuves. La scène la plus importante de l’oeuvre est lorsque l’adolescente visualise la peinture d’Ursula, un déclic survient et c’est à ce moment que Kiki décide de ne plus se laisser abattre et de reprendre le dessus sur sa destiné. A cet instant, la jeune sorcière reprend confiance en elle et, par la même occasion, retrouve son pouvoir.
Le film est basé sur l’émancipation d’une jeune fille qui alterne entre doutes et succès. L’autonomie n’est vraiment pas chose aisée, surtout à son âge, pourtant, je trouve que le film raconte étonnamment bien, tout en étant très fleur bleu, tout ce que l’on doit traverser avant de réussir à obtenir ce que l’on souhaite.

Un regard sur la société.

Au-delà des réflexions sur l’autonomie et l’importance de la confiance en soi, on s’aperçoit que l’auteur a également retranscrit quelques codes à l’intérieur de son œuvre. N’avez-vous pas remarqué que les standards, voire clichés, de la société sont respectés à la lettre sans toutefois tomber dans l’excès ? Regardons en détail les deux personnages principaux : Tombo et Kiki. Tombo est l’archétype même du garçon, il est montré comme puissant, lorsqu’il utilise sa force pour démarrer la bicyclette et contrôler sa machine aérienne, et est sur-excité en permanence. A l’inverse, la jeune sorcière est plutôt réfléchie et assez introvertie par rapport au jeune homme. Par contre, ce qui est le plus intéressant dans cette analyse, c’est que Miyazaki a voulu garder les deux jeunes gens sur une égalité parfaite. A aucun moment, l’un des adolescents ne prend l’ascendant sur l’autre, ils sont totalement complémentaires.
Une autre caractéristique de la société dévoilée au début du film est peut-être la peur de l’étranger, de ce que l’on ne connaît pas. Lorsque Kiki arrive dans cette immense ville et qu’elle atterrit au milieu d’une foule de gens, tout le monde a peur, personne ne veut lui parler. Une seule vieille dame lui répond mais se dépêche de partir tout en étant effrayé. Le passage est court mais le sentiment ressenti est particulièrement puissant.

Au final Kiki la petite sorcière est une histoire à l’eau de rose pour les enfants. Cette œuvre leur permet de se projeter un peu dans l’avenir et de s’apercevoir que tout ne sera pas simple mais que le courage et la motivation sont essentiels pour réussir. J’ai apprécié ce film dans l’ensemble et vous ?

3 Comments »

  1. John Lemon 19 juillet 2016 at 16 h 44 min - Reply

    J’ai aussi adoré! C’est dommage qu’on en fasse plus des comme ça …
    C’est un film enfantin avec des thèmes mature, c’est ça qui manque un peu.

    • Nicolas 19 juillet 2016 at 17 h 12 min - Reply

      On est jamais à l’abri d’un nouveau film magnifique ! Héhé

      • John Lemon 19 juillet 2016 at 21 h 41 min - Reply

        Oui! J’espère aussi!
        Je suis très fan de films d’animation, mais quand on voit ce qui est sorti ces ~10 dernières années ( niveau mondial ) … il y en a de temps en temps qui sortent du lot, mais rien de vraiment exaltant.

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