Le château dans le ciel – Analyse

Nicolas 3 août 2016 2
Le château dans le ciel – Analyse

Hayao Miyazaki a créé un nouveau film d’animation en 1986, il s’agit du Château dans le ciel. Une œuvre très captivante qui se regarde avec plaisir.

Synopsis

Laputa est un royaume légendaire inconnu flottant dans les nuages. Le seul moyen d’y accéder est d’utiliser la pierre détenue par Sheeta. Pirates et militaires feront tout pour dérober ce bien mais ils devront se heurter à Pazu, un jeune garçon intrépide au courage sans faille. Sheeta et Pazu vont devoir faire face à bien des situations périlleuses, que vont-ils devenir ?

Le château dans le ciel ( 天空の城ラピュタ– Tenkū no shiro Rapyuta ) est basé sur le troisième Voyage de Gulliver écrit par Jonathan Swift en 1721. Le héros se rend une île appelée Laputa qui flotte dans les airs grâce à une pierre magnétique. Ce royaume abrite la noblesse qui se sert de la technologie de l’île pour menacer les habitants de la Terre. De même, une histoire similaire à celle du Château dans le Ciel est sorti en 1990 au Japon, il s’agit de Nadia, le secret de l’eau bleue.

Personnages

Les deux personnages principaux n’ont plus de parent et habitent seul. Contrairement à Kiki la petite sorcière, Sheeta et Pazu survivent déjà par leurs propres moyens en travaillant d’arrache-pied. Je pense qu’on peut affirmer que les deux jeunes enfants sont les héros de cette histoire. Chacun est primordial et ils apportent, à leur manière, des sentiments différents par rapport à leur passé. Pazu rétablira la mémoire de son père en prouvant que Laputa existe et Sheeta comprendra les origines de son peuple et les erreurs du passé. Le manichéisme, à l’inverse du Voyage de Chihiro ou d’Arrietty, est présent. Les enfants sont gentils alors que Muska et les militaires ne le sont clairement pas. Seul les pirates ont un double rôle, présentés comme méchants à la base, ils deviennent vite une famille pour les protagonistes et Ma Dora une figure maternelle. On peut penser d’ailleurs que Miyazaki a voulu contrebalancer le pouvoir des hommes du film à travers ce personnage haut en couleur. En effet, Pazu est beaucoup plus intrépide que Sheeta et l’armée n’est composée que d’hommes. Pourtant Ma Dora est une femme au caractère bien trempé et à l’intelligence hors pair, elle n’hésite pas à un seul instant à se lancer dans la mêlée pour obtenir ce qu’elle veut.

Ayant regardé One piece Gold au cinéma récemment, je me suis rendu compte pendant le générique que Pazu et Luffy partage la même Seiyuu (doubleur), Mayumi Tanaka.

Des émotions diverses et variées

A travers ce film, un éventail de sentiments est utilisé. Le dégoût et la colère sont ressentis lorsque l’armée enlève une jeune fille et séquestre un enfant pour faire pression sur cette dernière. On peut d’ailleurs observer, à ce moment, une critique des forces militaires , comme dans Le château ambulant. Il semblerait que l’armée ne soit pas portée dans le cœur de Miyazaki.
Ensuite, la tristesse est omniprésente dans cette œuvre même si les personnages ne l’expriment pas forcément. Les enfants sont orphelins, Ma Dora est veuve et toute la civilisation (ou presque) de Laputa s’est éteinte. De plus, moment marquant de l’histoire, la mort du premier robot « destructeur » est un déchirement pour Sheeta qui se rend compte qu’il n’était pas qu’un monstre créé pour tout détruire. Bien entendu, cette sensation n’est absolument pas comparable à ce que l’on ressent en regardant le tombeau des Lucioles.
Sans compter la joie et l’amitié développées tout au long du film, le sentiment le plus marquant reste l’abnégation lors de l’explosion de Laputa. Les deux enfants sont prêts à mourir afin d’empêcher Muska d’accéder au pouvoir destructeur de l’île volante. Ce passage est magnifique et permet l’anéantissement de l’armement de Laputa, il ne reste plus alors que le robot jardinier et les animaux qui y vivent. On peut presque faire un rapprochement avec ce qu’on aperçoit de l’île à la fin et Yggdrasil, l’arbre de la mythologie nordique présent dans moultes œuvres.
Miyazaki est un maître de l’émotion, il arrive à les utiliser brillamment et à nous faire ressentir un large panel de celles-ci le temps d’un long métrage.

Réflexion sur l’utilisation de la technologie

Hayao Miyazaki  a un rapport particulier avec les machines et les engins volants comme on peut le constater dans Le vent se lève ou encore Porco Rosso. Néanmoins ici, il critique l’utilisation que les humains en font et l’avidité qui résulte de l’usage d’un objet apportant du pouvoir. Tout le film se déroule selon cette trame. Les militaires veulent le pouvoir de la nation perdue et le descendant de la famille royale veut établir un règne de terreur. Muska par exemple utilise le rayon de Laputa et engendre une impressionnante explosion afin d’instiller la peur et de montrer l’étendue de sa puissance. Là où ces personnes se trompent c’est que Laputa n’a existé que pour réguler un conflit déjà présent sur Terre et non pas pour assouvir une soif de pouvoir particulière. D’ailleurs, sans ordre direct, les robots protecteurs sont passés d’êtres destructeurs à d’inoffensifs jardiniers en harmonie avec la nature. La technologie n’est pas un mal, le réalisateur, après avoir visionné ces films, est sans doute passionné par les machines néanmoins l’utilisation de celles-ci est à surveiller et à encadrer.
Miyazaki nous avait déjà mis en garde dans Nausicaa de la vallée du vent, l’utilisation pervertie de la technologie peut être néfaste. Il est impensable d’utiliser les machines au détriment de la nature. D’ailleurs un hommage s’est glissé dans Le château dans le ciel, vous pouvez apercevoir un animal de ce long métrage sur l’épaule du robot jardinier de Laputa.

Pour faire un parallèle avec le monde actuel, souvenez-vous de tous les faits divers reliés à Pokemon Go, la technologie n’est pas le problème, ce qui est dangereux est sa mauvaise utilisation par les humains. L’humain est, par nature, potentiellement égoïste et assoiffé de pouvoir, c’est de cela qu’il nous faut nous méfier.

Le château dans le ciel est un film d’animation que j’apprécie, l’histoire et les musiques sont passionnantes, les personnages intéressants et l’univers merveilleux. Mais vous, qu’en avez-vous pensé ?

2 Comments »

  1. dupre 5 août 2016 at 16 h 17 min - Reply

    j’ai adoré je suis une fan de hayao miyazaky

  2. Romuald 2 septembre 2016 at 10 h 17 min - Reply

    Mon dessin animé préféré avec le jardin des lucioles

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